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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/133

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canne, d’une pierre, d’une maison. Ils répondaient à la première par des traditions fabuleuses qui leur faisaient conclure que la lumière du soleil avait commencé dans son midi ; d’ailleurs ils croyaient que l’enfer était du côté du nord, et cette idée suffisait seule pour leur persuader que le soleil n’avait pu naître que du côté opposé, qu’ils regardaient comme la demeure des dieux. Ils ajoutaient que le soleil se renouvelait à la fin de chaque siècle, sans quoi le temps aurait fini avec un vieux soleil. C’était un ancien usage dans la nation de se mettre à genoux, le dernier jour du siècle, sur le toit des maisons, le visage tourné du côté de l’orient, pour observer si le soleil recommencerait son cours, ou si la fin du monde était arrivée. Le soleil d’un nouveau siècle était un nouveau soleil, qui, suivant l’ordre de la nature, devait reproduire tous les ans, après le mois de janvier, la verdure sur les arbres ; et, poussant encore plus loin cette analogie entre le siècle et l’année, ils voulurent que, comme il y a quatre saisons dans l’année, il y en eût aussi quatre dans le siècle : tochtli fut établi pour le printemps, ou la jeunesse de l’âge du soleil, comme son commencement dans la partie méridionale ; acalt, pour son été ; tespatl, pour son automne, et cagli, pour son hiver ou sa vieillesse. Ces quatre figures, dans le même ordre, étaient encore les symboles des quatre élémens, c’est-à-dire que tochtli était consacré à Tevacayohua, dieu de la terre ; acatl à Tlaloca-