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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/174

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de plumes d’oiseaux, ou d’écailles de poissons, ou de poils de jaguar ou d’autres animaux. Ils se perçaient les oreilles, le nez et le menton, pour mettre dans les trous, ou des pierreries, ou de l’or, ou des dépouilles d’animaux, par exemple, des dents molaires ou des ossemens, les serres et le bec d’un aigle, ou des arrêtes de poissons. Les seigneurs y plaçaient des pierres fines, et de petits ouvrages d’or d’un travail fort recherché.

Les femmes différaient peu des hommes pour la taille et le teint ; mais elles conservaient leurs cheveux dans toute leur longueur, ayant un soin extrême de les noircir par diverses sortes de poudres et de pommades. Les femmes mariées les relevaient autour de la tête, et s’en faisaient flotter sur le sein et les épaules. Dès qu’elles étaient devenues mères, leurs mamelles croissaient au point de pouvoir donner à téter à leurs enfans, qu’elles portaient sur le dos. Elles faisaient principalement consister la beauté dans la petitesse du front ; et, par effet de frictions réitérées, leurs cheveux croissaient jusque sur les tempes. Elles se baignaient souvent ; et, en sortant du bain chaud, elles entraient dans un bain froid, ce qui, par suite de l’habitude, n’avait aucun danger pour elles ; ensuite elles se frottaient le corps avec une décoction de graines, qui servait moins à les embellir qu’à les garantir, par son amertume, de la piqûre des mouches.