Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour de l’eau et du bois. Cette dernière corvée était répartie entre les villages, de sorte que le tour de chacun ne revenait pas souvent. S’il était question d’une construction, tous les vassaux s’y employaient avec autant de contentement que de zèle. Hommes, femmes et enfans, tous mangeaient à des heures réglées. On a souvent observé qu’ils sont peu laborieux lorsqu’on les applique seuls au travail, et que six Mexicains, occupés séparément, avancent beaucoup moins qu’un Espagnol. Comme ils mangent peu, leurs forces semblent proportionnées à leur nourriture. Cependant, lorsqu’on trouve le moyen de les faire travailler ensemble, et par quelque motif autre que la crainte, ils ne perdent pas un instant. Comme ils respectaient presque également leurs caciques et leurs dieux, ils n’épargnaient pas leurs peines dans la construction des temples et des palais. Ils sortaient de leurs villages au lever du soleil. La fraîcheur du matin passée, ils mangeaient sobrement des provisions qu’ils portaient avec eux. Ensuite chacun mettait la main à l’ouvrage, sans attendre qu’il fût pressé par l’ordre ou les menaces des chefs, et le travail continuait jusqu’à la première fraîcheur du soir. À la moindre pluie, ils cherchaient à se mettre à couvert ; parce qu’étant nus, et connaissant le dangereux effet de la pluie, ils craignaient d’y rester long-temps exposés ; mais ils revenaient gaiement aussitôt qu’ils voyaient le temps s’é-