Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

côtes du grand Océan, et à quarante-deux de tout autre volcan actif, il s’est formé, dans la nuit du 29 septembre 1759, le volcan de Jorullo, montagne de scories et de cendres, haute de deux cent cinquante-huit toises, relativement aux plaines voisines, qui sont élevées de quatre cent dix toises au-dessus de l’Océan. Ce volcan est entouré de plusieurs milliers de petits cônes, de six à neuf pieds de hauteur, qui sortirent de la voûte soulevée du terrain, et que les habitans du pays appellent des fours. Le thermomètre y monte à 95 degrés, quand on le plonge dans des crevasses qui exhalent une vapeur aqueuse. Il s’en élève continuellement une fumée épaisse jusqu’à trente et quarante pieds de haut. Dans plusieurs on entend un bruit souterrain qui paraît annoncer la proximité d’un fluide en ébullition. Au milieu des fours, sur une crevasse qui se dirige du nord-est au sud-ouest, sont sorties de terre six grandes buttes, toutes élevées de terre de douze à treize pieds au-dessus de l’ancien niveau des plaines. La plus élevée de ces buttes est le volcan de Jorullo. Il est constamment enflammé ; cependant, depuis 1760, les grandes éruptions sont devenues plus rares. Le pays, soulevé par l’action du feu souterrain et le grand volcan, commence à se couvrir de végétaux, mais l’air d’alentour est extrêmement échauffé. Pour arriver au cratère, l’on est obligé de marcher sur des crevasses qui exhalent des vapeurs