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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/290

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suivre lorsqu’il serait en état de se faire respecter dans une région qu’ils reconnaissaient pour la meilleure et la plus riche du Nouveau Monde. Ils s’étaient accoutumés à la nommer Birou, du nom d’une rivière ; et de là vient avec quelque changement, celui de Pérou, sous lequel on a compris plusieurs états qui portaient alors des noms différens. Tous les historiens espagnols observent que les Américains n’en avaient point de général pour cette vaste étendue de pays, qui est bornée au nord par le Popayan, au sud par le Chili, à l’est par le vaste pays que traverse le fleuve des Amazones, et à l’ouest par le grand Océan.

Quoique Pizarre n’eût pas fait une route si longue et si pénible sans en rapporter un peu d’or, il se trouva plus pauvre en rentrant à Panama, vers la fin de 1526, qu’il ne l’était en partant d’Espagne pour aller chercher la fortune dans le Nouveau Monde. Ses associés, qui avaient été les plus riches habitans de la Castille-d’or, avaient employé comme lui tout leur bien à leur entreprise commune, et s’étaient même endettés fort au delà de leurs fonds. Le gouverneur paraissant moins disposé que jamais à favoriser une nouvelle expédition, il ne vit point d’autre ressource, pour le soutien de ses propres espérances, que de faire un voyage à la cour. Étant passé en Espagne, il exposa ce qu’il avait entrepris et ce qu’il avait souffert, quel en avait été le succès, et