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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/345

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Almagro ne put résister à l’ascendant d’un rival que tant de grandes actions l’avaient accoutumé à respecter. À peine se furent-ils vus, que leur société reprit une nouvelle force. Pizarre, suivant l’expression de Zarate, pardonna généreusement à don Diègue, qui marqua beaucoup de confusion d’avoir formé si légèrement une entreprise pour laquelle il n’avait réellement aucun titre. Ils convinrent que l’adelantade irait faire la découverte du Chili, dont on vantait beaucoup les richesses ; et qu’ensuite, s’il n’était pas content de ce partage, le marquis lui céderait en dédommagement une partie du Pérou. Les Espagnols qui lui étaient attachés eurent la liberté de le suivre. Il n’était pas surprenant que les premiers partages eussent fait concevoir des espérances aux moindres soldats, surtout à ceux qui avaient déjà rendu quelque service. Ils faisaient monter leurs prétentions si haut, qu’un simple arquebusier aspirait à la plus haute fortune. Pizarre, qui ne se voyait point en état de les satisfaire, et qui craignait leurs cabales séditieuses, cherchait à les occuper en leur offrant de nouvelles conquêtes, où l’avidité de l’or les conduisait avec joie. Il envoya un détachement à Belalcazar, pour achever la réduction du royaume de Quito. Un autre, sous les ordres de Jean Porcello, alla soumettre le pays de Bracamores ou Pacamores. Un troisième partit pour subjuguer une province qui fut nommée Buena Ventura. Al-