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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/364

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zarre de lui obéir en tout, et lui permettaient de lever des troupes, s’il en avait besoin pour soutenir l’autorité royale.

La flotte de Pizarre, qui était sur les côtes, composée de quatre vaisseaux et commandée par Hinojosa, se soumit d’abord au président. Pizarre, furieux de cette perte, rejeta avec mépris toutes les propositions de la Gasca, et se prépara à la guerre, secondé de Carvajal, qui était revenu à los Reyes avec cent cinquante chevaux, trois mille arquebusiers et d’immenses trésors. Ses troupes et celles de Pizarre étaient couvertes d’or et de broderie. Gonzale fit signer à tous ses officiers un serment solennel de ne le jamais quitter ; mais la désertion ne se mit pas moins dans ses troupes. Il avait placé son camp près de los Reyes, et le voisinage de la flotte ennemie qui s’était avancée vers la côte, favorisait l’évasion des transfuges qu’on envoyait prendre dans des canots. Les ordres violens que donna Pizarre accrurent le mal au lieu de le diminuer, il fit publier qu’on tuerait sur-le-champ, et sans forme de procès, tous ceux qu’on rencontrerait hors du camp : c’était le sanguinaire Carvajal qui échauffait de ses fureurs un esprit déjà porté par lui-même à la cruauté et troublé par le péril. Le nombre des déserteurs augmentait à tout moment malgré les exécutions et les supplices. Pizarre s’éloigne enfin de los Reyes, et aussitôt la ville se soumet au roi. Il se retire vers Cusco ; et ayant