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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/385

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lieu avec la jouissance des mêmes privilèges. Leur prince, qui prenait le titre de cacique de l’île d’Haïti, jugeait et condamnait à la mort ; mais l’appel était ouvert à l’audience royale. Ils étaient environ quatre mille lorsqu’ils furent ainsi rassemblés ; mais ce nombre diminua par degrés, de manière qu’en 1718, on le disait réduit à trente hommes et cinquante ou soixante femmes, et peut-être n’en reste-t-il plus de traces aujourd’hui.

Le désir de recevoir ce brave cacique, qui avait été l’ami de Las Casas, fut le premier motif qui fit sortir ce bon religieux de sa retraite, comme nous l’avons dit plus haut ; et la liaison de ces deux événemens peut nous servir d’excuse suffisante pour avoir placé ici cet épisode, qui d’ailleurs a dû faire quelque plaisir au lecteur.

La Gasca retourna en Espagne, rapportant à son souverain la nouvelle de la pacification du Pérou, et des trésors immenses. Don Antoine de Mendoze, alors vice-roi de la Nouvelle-Espagne, fut nommé pour aller remplir la même dignité au Pérou. On verra dans la suite chronologique des vices-rois, qui sera jointe à la description du pays, par quels degrés la paix y fut affermie avec la domination espagnole, et quelles sont proprement les parties de cette grande région, que l’Espagne peut compter entre ses provinces.


FIN DU QUATORZIÈME VOLUME.