Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de gouverneur et de vice-roi de la Nouvelle-Espagane, avec une exhortation de la main de l’empereur à terminer glorieusement ses travaux, dans l’espoir certain d’une récompense égale à ses services. Martin Cortez, son père, reçut les gages de cette promesse par diverses marques d’une considération distinguée ; et tous les guerriers qui avaient eu part à l’expédition se ressentirent de la reconnaissance de leur maître. On fit espérer au nouveau gouverneur des secours qui lui furent envoyés fidèlement : toutes ces faveurs furent confirmées par le sceau impérial le 22 octobre 1522. Deux des envoyés de Cortez, chargés de ces agréables dépêches, mirent à la voile aussitôt pour Vera-Cruz ; et les autres ne furent retenus que pour prendre le commandement de la flotte qu’on lui destinait. Il est vrai que des cruautés souillèrent sa victoire ; et s’il ne les ordonna pas (car les historiens ne l’accusent point d’inhumanité), il eut du moins la faiblesse de les permettre. L’avidité des vainqueurs dévorait en idée les trésors de Guatimozin : l’armée en attendait la distribution, et Cortez n’en parlait pas. Le trésorier général Alderète éleva la voix au nom de Charles-Quint, dont il réclamait les droits dans le partage du butin, et déjà le bruit se répandait que Cortez protestait qu’il n’avait point trouvé les prétendus trésors que l’on cherchait ; et, craignant que l’on ne le soupçonnât de s’entendre avec Guatimozin, il consentit qu’on mît à la torture cet in-