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nées aussi de jardins et de tous les agrémens qui sont le partage de la fortune et de la grandeur. Les édifices publics n’étaient pas moins magnifiques, surtout les temples, dont on remet la description à l’article des divinités et des sacrifices. Entre plusieurs grandes places qui faisaient un des principaux ornemens de Mexico, et qui servaient de marchés sous le nom général de tianguitzli, que les Espagnols ont changé depuis en tiunguez, on vante beaucoup celle qu’on a déjà nommée Tlateluco. Il ne paraîtra point surprenant qu’elle eût pu contenir les. trois divisions de l’armée espagnole, à la dernière attaque de Cortez, puisqu’on lui donne tant d’étendue, que, dans les foires qui s’y tenaient à certains jours, il s’y rassemblait plus de cent mille hommes. On y voyait paraître toutes les productions de l’empire ; elle était remplie de tentes si serrées dans leur alignement, qu’à peine y trouvait-on la liberté du passage. Chaque marchand connaissait son poste et les boutiques étaient couvertes de toiles de coton à l’épreuve du soleil et de la pluie. Toutes les relations espagnoles s’étendent beaucoup sur le nombre et la variété des marchandises.

Si l’on joint à tous les traits de cette description deux cent mille canots de différentes grandeurs, qui voltigeaient sans cesse sur le lac pour les communications d’un bord à l’autre, et plus de cinquante mille qui étaient habituellement occupés dans les seuls canaux