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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/84

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garde sous le nom de contador ou contrôleur, de facteur, et de trésorier. L’argent qu’ils reçoivent pour les droits du roi et pour le cinquième de la marque ou du contrôle des monnaies, monte annuellement à six cent mille marcs ; mais il s’y commet beaucoup de fraude, et l’essayeur ne fit pas difficulté d’avouer à Carréri qu’en 1691 il en avait marqué huit cent mille marcs. On frappe cet argent au coin de sa majesté, lorsqu’on en a séparé l’or, c’est-à-dire s’il s’en trouve quarante grains par marc, car, autrement, on ne croit pas qu’il vaille la peine de le séparer.

Le canal de Xamaica est une promenade charmante. Quantité de petites barques remplies de musiciens font entendre des concerts de voix et d’instrumens. Les bords du canal sont couverts de petites maisons et de cabarets, où l’on prend pour rafraîchissemens du chocolat, de l’atole et des tamales. L’atole est une liqueur composée de maïs que l’on fait bouillir avec de la chaux, et lorsqu’il est reposé, on le broie comme le cacao. On passe cette pâte avec de l’eau au travers d’un tamis : il en sort une liqueur blanche et épaisse, qu’on fait un peu bouillir, et qui se boit ou avec du sucre, ou avec du chocolat : elle est assez nourrissante. De la même pâte bien lavée, on fait des tamales, avec un mélange de viande bien hachée, de sucre et d’épiceries. L’atole et les tamales sont d’un goût fort agréable.

L’église de Saint-François renferme le tom-