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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/139

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le nom de guanaco désigne simplement le llama à l’état sauvage.

La vigogne ou vicuna, nommée aussi paco, alpaco et alpaque, forme une espèce différente du llama, auquel elle ressemble beaucoup ; elle est seulement plus petite de moitié : une laine fine et soyeuse couvre son corps. La vigogne habite en troupeaux plus ou moins nombreux les croupes les plus froides, les plus désertes et les moins accessibles de la cordillière des Andes. Sa pâture ordinaire est l’ichu ou pajon, plante qui tapisse les rochers au milieu des glaces et des neiges. Elle court et grimpe sur ces rochers avec autant et plus de légèreté que le chamois. Extrêmement timide et rusée, elle ne se laisse pas approcher ; mais, les Indiens viennent à bout de surprendre ces animaux dans des enceintes de corde, où ils les forcent à entrer en les poursuivant, et en font d’horribles boucheries pour avoir leur peau : leur chair est bonne à manger.

Les animaux domestiques d’Europe, transportés dans l’Amérique méridionale, s’y sont prodigieusement multipliés. On les rencontre depuis le bord de la mer jusqu’aux régions où la culture cesse par la rigueur du climat, et où les llamas seuls trouvent leur subsistance. Les bœufs et les chevaux sont devenus sauvages. Les troupeaux de bœufs sont devenus si nombreux dans les pays au sud et à l’ouest de Buénos-Ayres, que souvent on ne tue l’animal que pour avoir sa peau.