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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/208

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Saint-Paul. Cette ville, éloignée à peu près de douze lieues de la côte, est située sur une éminence agréable, environnée de trois côtés de prairies basses, et baignées de petits ruisseaux très-clairs qui en forment une presqu’île dans la saison des pluies, et vont se réunir au Tiété, torrent assez large. Le climat de Saint-Paul est un des plus sains de l’Amérique méridionale : les maladies endémiques y sont très-rares. La température moyenne varie entre 7 et 21 degrés. Les pluies n’y sont ni très-abondantes ni de très-longue durée ; les orages ni le tonnerre n’y sont violens. Les maisons, bâties en pisé, ont un étage au-dessus du rez-de-chaussée, et sont joliment peintes à fresque ; elles sont couvertes en tuiles creuses : les toits forment une saillie très-avancée. Les rues, extrêmement propres, sont pavées de pierres d’un grès schisteux, lié par un ciment ferrugineux, et renfermant de gros cailloux de quartz roulé ; c’est une roche d’alluvion qui contient de l’or : on en trouve de petites parcelles dans les fentes et les crevasses. Les pauvres vont les y chercher soigneusement après les fortes pluies. La population de Saint-Paul est à peu près de 20,000 âmes. On y voit beaucoup de marchands en détail et d’artisans, peu de manufacturiers ou fabricans. On file à la main du coton dont on fabrique des toiles assez grossières, qui servent aux vêtemens. On en fait aussi des réseaux recherchés pour les hamacs. La plupart des habitans sont fermiers, cultivateurs, nourrisseurs,