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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/242

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mées, sans qu’on puisse trouver la raison de cette singularité, la taille commune des Brasiliens ressemble à la nôtre ; mais ils sont plus robustes, et moins sujets que les Européens aux maladies. On ne voit guère entre eux de paralytiques, de boiteux, d’aveugles, ni d’estropiés d’aucun membre : il n’est pas rare de les voir vivre jusqu’à cent vingt ans. Leurs cheveux ne deviennent presque jamais gris : leur humeur est toujours gaie, comme leurs campagnes sont toujours couvertes de verdure. Dans une continuelle nudité, leur teint n’est pas noir, ni même plus brun que celui des Espagnols. Cependant, à l’exception de leurs jours de fête ou de réjouissance, hommes, femmes, enfans, sont toujours exposés aux plus grandes ardeurs du soleil. Ce n’est que depuis l’établissement des Portugais qu’ils ont commencé à se ceindre uniquement le milieu du corps, et, dans leurs fêtes, à porter, de la ceinture en bas, une toile bleue ou rayée, à laquelle ils suspendent de petits os, ou des sonnettes, lorsqu’ils peuvent s’en procurer par des échanges. Les chefs endossent même alors une espèce de manteau ; mais on s’aperçoit que cette parure les gêne, et que leur plus grande satisfaction est d’être nus.

Ils ne peuvent souffrir aucun poil dans toute autre partie du corps que la tête. Les ciseaux et les pincettes, qui leur servent à s’en défaire, sont un des plus grands objets du commerce. Ce qu’on a dit de l’usage qu’ils ont de se per-