Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demande à l’étranger comment il se porte, reçoit sa réponse, et lui demande encore quel sujet l’amène. On doit satisfaire à toutes les questions. Alors, si l’on est venu à pied, il fait apporter de l’eau, dont ses femmes lavent les pieds et les jambes au maïr : c’est le nom qu’ils donnent aux Européens. Ensuite il s’informe si l’on a besoin de boire ou de manger, si l’on répond qu’on désire l’un et l’autre, il fait servir sur-le-champ tout ce qu’il a de gibier, de volaille, de poisson et d’autres mets, avec la même abondance des breuvages du pays.

Veut-on passer la nuit dans le même lieu, non-seulement le moussacat fait tendre un bel inis blanc, mais, quoiqu’il fasse peu froid au Brésil, il prend prétexte de l’humidité de la nuit pour faire allumer autour du lit trois ou quatre petits feux, qui sont entretenus pendant le sommeil du maïr, avec une sorte de petit éventail nommé tatapécoun, fort semblable à nos écrans. « Le soir, ajoute Lery, qui parle encore de lui-même, pour ne rien souffrir de nuisible à notre repos, il fit éloigner tous les enfans. Enfin, se présentant à notre réveil, il nous dit, atour assaps, c’est-à-dire, parfaits alliés ; avez-vous bien dormi ? Nous répondîmes d’un air satisfait. « N’importe, répliqua-t-il, reposez-vous encore, mes enfans ; car je vis bien hier au soir que vous étiez extrêmement fatigués. » Comme c’est l’usage dans ces occasions qu’on leur fasse quelques présens, et que nous ne marchions jamais sans avoir cha-