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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/270

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née aux langues étrangères, surtout à celles des nations les plus barbares, qui peuvent être regardées comme le simple ouvrage de la nature. Léry s’est distingué par ce soin. Non-seulement il avait appris la langue des Topinamboux, mais, ne se fiant point à l’étude d’une année, il s’aida du secours d’un interprète qui en avait passé sept ou huit avec ces peuples pour recueillir les observations qu’il nous a laissées ; et Laët en confirme l’exactitude par la comparaison qu’il se glorifie d’en avoir faite avec celle d’un Hollandais qui avait aussi vécu long-temps en différentes parties du Brésil. Ce n’est pas que la plupart des nations de cette grande contrée n’aient leur propre langue ; mais on a déjà remarqué que celle des Topinamboux est dominante. Laët y trouve un sujet d’étonnement qui s’explique par le prodigieux nombre de ces Américains, et par leurs fréquentes dispersions.

Premièrement, les pronoms substantifs sont, ché, moi ; te, toi ; ahé, lui ; orée, nous ; pée, vous ; aurahé, eux. La troisième personne du singulier ahé est masculin. Le féminin et le neutre sont , sans aspiration. Au pluriel, aurahé est pour les deux genres, et par conséquent peut être commun.

Ce que les grammairiens nomment verbe, s’appelle, en langue brasilienne, guengave.

L’auteur conjugue une partie du verbe substantif aïco, je suis ; ereico, tu es ; oico, il est ;