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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/32

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reur et d’injustice, croiraient l’avoir mérité.

» Chaque peuplade a son arsenal particulier, où l’on renferme toutes les armes qui servent, dans les cas où la guerre est indispensable, soit contre les Portugais, soit contre les nations du voisinage ; les armes sont des fusils, des épées et des baïonnettes. Tous les soirs des jours de fête, on apprend à les manier par des exercices publics. Les hommes de chaque village sont divisés en plusieurs compagnies qui ont leurs officiers, en uniforme galonné d’or ou d’argent, avec la devise de leur canton, les gouverneurs, les régidors et les alcades ont aussi des habits de cérémonie différens de ceux qu’ils portent hors de leurs fonctions.

» Tous les villages ont des écoles pour apprendre à lire et à écrire ; il y en a pour la danse et pour la musique, où l’on fait d’excellens élèves, parce qu’on n’y admet personne sans avoir consulté son inclination et ses talens. Ceux en qui l’on remarque du génie apprennent la langue latine, et quelques-uns s’y rendent fort habiles. Dans la cour de la maison du curé il y a divers ateliers de peintres, de sculpteurs, de doreurs, d’orfèvres, de serruriers, de charpentiers, de tisserands, d’horlogers, et des autres professions nécessaires ou utiles : les jeunes gens ont la liberté de choisir celle qui pique leur goût, et s’y forment par l’exemple et les leçons des maîtres. Chaque village a son église, grande et fort ornée ; les maisons des Indiens sont si bien disposées, si com-