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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/35

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qu’ils dorment en échange à leurs paroissiens pour de la cire et d’autres production du pays ; ils remettent ce qui leur vient par cette espèce de commerce au supérieur de leur mission, qui n’est pas le même que celui des Guaranis ; et du produit de la vente on achète de nouvelles marchandises pour les besoins de chaque communauté. Il arrive de là que les Indiens ne sont pas obligés de sortir du canton pour se procurer leurs nécessités, et que, n’ayant point de communication avec d’autres peuples, ils ne sont point exposés à contracter les vices dont on s’efforce de les préserver.

» L’administration spirituelle des peuplades n’est pas moins extraordinaire que le gouvernement politique : chaque village n’a qu’un curé ; mais il est assisté d’un autre prêtre, ou même de deux, suivant le nombre des habitans. Ces deux ou trois prêtres, servis par six jeunes garçons qui font l’office de clercs à l’église, forment dans chaque village une espèce de petit collége, où toutes les heures d’exercice sont réglées comme dans les collèges des grandes villes. La plus pénible fonction des curés est de visiter en personne les plantations des Indiens, pour les encourager au travail, surtout les Guaranis, qui abandonneraient la culture des terres, et se laisseraient manquer de tout, s’ils n’étaient excités avec une continuelle attention. Le curé n’assiste pas moins régulièrement à la boucherie publique pour la distribution des viandes, qui se fait par ra-