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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/394

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se consomme dans le pays. Le tabac est excellent, mais sa culture est entravée par un monopole aussi absurde que désastreux.

La population s’élève au plus à un million d’habitans. Les blancs entrent dans cette quantité pour deux dixièmes, les Indiens, pour un dixième, le reste se compose d’esclaves et d’affranchis ; ceux-ci sont les plus nombreux. La plupart des Espagnols qui quittent la mère-patrie, cédant au désir de chercher des mines, sont entraînés vers le Mexique et le Pérou, et dédaignent les provinces de Caracas. En effet, elles n’offrent à des hommes qui veulent trouver l’or en nature que les productions lentes, périodiques et variées d’une terre qui demande du travail et de la persévérance.

On remarque dans cette capitainerie les villes suivantes.

Caracas, capitale, est située par 10° 31′ de latitude nord, et à 60° 3′ de longitude à l’ouest de Paris. Elle a été bâtie dans une vallée entre les montagnes de la grande chaîne qui cotoie la mer, et sur un terrain très-inégal. Elle est baignée par quatre petites rivières. On jouit dans cette ville d’un printemps presque continuel, avantage qu’elle doit à son élévation, qui est de 406 toises au-dessus de l’Océan. Ses rues étaient bien alignées, larges d’environ vingt pieds, et pavées. Elle avait de fort belles maisons. Avant le dernier tremblement de terre, on y comptait 30,000 habitans. Le 26 mars 1812, cette ville fut renversée ; un grand nom-