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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/398

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cent cinquante lieues. Sur cette immense surface on ne compte que 58,000 habitans de toutes couleurs, dont 20,000 Indiens, sous la conduite des missionnaires ; mais la population indépendante paraît plus considérable : la province est plus peuplée vers le milieu de la partie intérieure. On la divise en haut et bas Orénoque. Le gouverneur et l’évêqué résident à San-Thomé de l’Angoustoura, ville fondée en 1586, sur la rive droite du fleuve, à cinquante lieues de son embouchure, et qui depuis a été transportée à quatre-vingt-dix lieues de la mer. Les rues sont alignées et pavées ; l’air y est assez sain. On y dort, dans les grandes chaleurs, sur les terrasses des maisons, sans que le serein y porte atteinte à la santé ou à la vie. La vieille ville de San-Thomé est extrêmement malsaine.

La terre de la Guiane est excellente, surtout pour la culture du tabac ; mais on ne rencontre qu’un petit nombre d’habitations mal exploitées, où les propriétaires récoltent un peu de coton, de sucre et de vivres du pays. On en exporte une assez grande quantité de bétail. Cette province, destinée par sa fertilité et par sa position à acquérir une grande importance, la devra surtout à l’Orénoque. Les rivières qu’il reçoit, et dont le nombre passe trois cents, sont autant de canaux qui porteraient à la Guiane toutes les richesses que l’intérieur pourrait produire. Sa communication avec le fleuve des Amazones par plusieurs bran-