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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/40

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gorgeaient les uns les autres ; mais puisque ces grands enfans avaient commencé à se soumettre au joug de la civilisation, pourquoi ne pas les former par degrés à recevoir des instructions qui les auraient encore plus éloignés de l’état sauvage. Au reste, les premières semences jetées par les jésuites n’ont pas été entièrement perdues : les Indiens ont continué à se civiliser ; ils se vêtent à l’espagnole, soignent leurs troupeaux, et donnent de l’essor à leur industrie, qui leur procure une certaine aisance, et ils acquièrent de petites propriétés.

Revenons maintenant à la province de Buénos-Ayres. On y trouve encore sur le bord du Rio de la Plata, et à vingt lieues de son embouchure, Montevideo, ville qui est entourée d’eau de tous côtés, excepté de celui du fort, par lequel elle tient à la terre. Le port est peu profond, et exposé aux mauvais vents. Les rues de Montevideo sont larges et tirées au cordeau, mais manquent de pavés. On estime sa population à 15,000 habitans, dont la moitié à peu près demeure hors des murs.

Maldonado, à l’est de Montevideo, est à une lieue de son port, qui est vaste, sûr, et assez profond pour les grands vaisseaux. Le terrain de cette ville est uni et sablonneux.

Colonia-del-Sacramento, qui appartenait jadis aux Portugais, n’a qu’un petit port mal abrité, situé au nord-est de Buénos-Ayres.

Santa-Fé, fondée en 1573 par Jean de Garuy, sur le Parana, tout près du Rio Salado, à dix