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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/403

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fois le commerce des colonies espagnoles avec la métropole. Celle-ci avait adopté un régime fiscal, qu’elle regardait comme avantageux, parce qu’elle supposait que ses galions, et ensuite ses vaisseaux de registre, portaient exclusivement dans ses colonies les marchandises d’Europe dont leurs habitans avaient besoin, et rapportaient en Europe tout l’or et l’argent que rendait le Nouveau Monde. Mais l’immense étendue des côtes, et la dissémination de la population rendaient illusoire la surveillance des garde-côtes. Les nations européennes, bannies par les lois des ports de l’Amérique espagnole, y pénétraient audacieusement. Le monopole était ruineux pour l’Espagne ; elle s’en aperçut. En 1778, le ministère espagnol proclama successivement la liberté du commerce entre les treize principaux ports de la péninsule en Europe et les colonies d’Amérique. Un petit nombre de ports du nouveau continent furent ouverts aux étrangers, et la surveillance la plus rigoureuse s’efforça d’empêcher l’introduction de plusieurs marchandises de fabrique étrangère.

Dix ans après, ce commerce avait pris un accroissement considérable. L’exportation des marchandises nationales pour l’Amérique avait quintuplé ; celle des marchandises étrangères plus que triplé, et les retours d’Amérique se trouvèrent augmentés de plus des neuf dixièmes.

Les événemens arrivés en Espagne en 1808