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le Pilcomayo et le Rio-Grande. Cet officier avait entrepris d’y bâtir une ville, lorsqu’au milieu du travail, et dans la plus grande sécurité, il fut massacré par les Chiriguanes avec tous ses soldats. Le nom de Mauro est demeuré aux plaines que son malheur a rendues célèbres.

Santa-Fé fut regardée d’abord comme une ville du Chaco, parce qu’elle était bâtie sur le bord oriental du Paraguay, jusqu’où plusieurs étendent cette province ; mais depuis, ayant changé de situation, elle est aujourd’hui trop éloignée des limites qu’on donne au Chaco. On avait bâti une autre ville sous le nom de la Conception, sur le bord du Rio-Vermejo, ou plutôt d’un marais que cette rivière forme à trente lieues de son embouchure dans le Paraguay ; mais à peine se soutint-elle soixante ans ; et l’on n’en voit même plus les ruines. Rien ne marque mieux, observe l’historien, la faiblesse des Espagnols au Paraguay que de n’avoir pu conserver un établissement qui leur ouvrait une si belle porte pour pénétrer dans le Chaco. Enfin il est devenu fort difficile de retrouver le lieu où était située la ville de Guadalcazar, qu’ils ont été contraints d’abandonner aussi. On apprend du P. Loçano, que, pendant qu’ils la bâtissaient sous les ordres de don Martin de Lédesma, ils ne purent pénétrer chez les Oréjones, ni chez les Churamacas, établis à l’ouest, dans les vallées qui sont au bas de la Cordillière, et si près de lui, qu’il