Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont le bois sert à la teinture. Cette zone s’élève jusqu’à 500 toises au-dessus de l’Océan, et comprend tous les pays situés sur le bord de la mer dans la zone torride.

Indépendamment du cocotier ordinaire on y rencontre le maca, ou cocotier du Brésil, qui est commun dans l’isthme de Darien ; il n’a pas plus de dix pieds de hauteur. Il est couronné d’une sorte de guirlandes, qui sont défendues par des pointes longues et piquantes. Le milieu de l’arbre contient une moelle semblable à celle du sureau. Son fruit, de la grosseur d’une petite poire, croît en grappes ; sa couleur est d’abord jaune ; mais elle devient rougeâtre en mûrissant. Chaque fruit a un noyau : la chair, quoiqu’un peu aigre, est également agréable et saine. Les Indiens coupent souvent l’arbre, dans la seule vue d’en manger le fruit ; cependant, comme le bois en est dur, pesant, noir et facile à fendre, ils l’emploient ordinairement à construire leurs maisons. Les hommes en font aussi des têtes de flèches, et les femmes des navettes pour le travail du coton. On a naturalisé ce cocotier dans plusieurs des îles Antilles, où l’on vend ses fruits au marché. Les nègres les achètent pour en retirer une espèce de beurre, en écrasant la pulpe qui environne les coques des amandes, et les mettent dans des baquets pleins d’eau. Ils se servent de ce beurre pour accommoder différents mets. Il faut l’employer frais, car il rancit très-promptement.