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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/74

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figuier, le cherimolier, et d’autres arbres fruitiers. Le sol y est couvert, dans les lieux humides, de mousses toujours vertes, qui forment quelquefois des pelouses aussi brillantes que celles des prairies de l’Europe.

Le palmier à cire croît dans les régions tempérées ; on ne l’observe guère dans les plaines ; il ne commence à se montrer qu’à 900 toises, et on le voit jusqu’à 1,450 toises au-dessus de la mer. Son tronc, divisé par anneaux, atteint à la hauteur énorme de cent soixante à cent quatre-vingts pieds. Ses feuilles sont ailées, les folioles nombreuses, fendues à leur sommet, glabres, argentées en dessus, couvertes en dessous d’une substance pulvérulente qui s’élève par écailles argentées. Les régimes sont très-rameux, longs d’environ trois pieds. Les habitans de la montagne de Quindiu, dans les Andes, recueillent une matière résineuse très-abondante sur le tronc de cet arbre ; ils la fondent avec un tiers de suif, et en font des cierges et des bougies.

Les chênes, dans les régions équatoriales, ne commencent à paraître qu’au-dessus de 872 toises. Ces arbres seuls présentent quelquefois, dans ces régions, le tableau du réveil de la nature au printemps ; ils perdent toutes leurs feuilles : on les voit alors en pousser d’autres, dont la verdure se mêle à celle des vanilles qui croissent sur leurs branches. Entre les tropiques, les grands arbres, dont la longueur des troncs excède soixante à quatre-