Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs ont un chant désagréable, et qu’au contraire elle a donné un chant très-mélodieux à ceux dont le plumage a peu d’éclat.

Les tangaras, les colibris et les oiseaux-mouches, les manakins, les jacamars, les aras et d’autres perroquets, et une infinité d’habitans de l’air, parés du plus riche plumage, ravissent la vue. On peut ranger parmi les aras le chicaly, dont les plumes sont mêlées de rouge, de bleu et de blanc, et si belles, que les Américains en font leur plus brillante parure. Il a le chant du coucou, avec quelque chose de plus triste encore dans le son. C’est un gros et long oiseau, qui porte toujours la queue droite, et qui se tient sur les arbres, volant de l’un à l’autre, sans descendre presque jamais à terre. Il se nourrit de fruits. Sa chair est noirâtre, mais de bon goût.

Le colibri et l’oiseau-mouche, que nous ayons déjà décrits en parlant des oiseaux de la Nouvelle-Espagne, reçoivent tant de noms différens, qu’il est bon de les citer pour que l’on puisse les reconnaître dans les relations de voyages. Leur nom péruvien est guinde ; on les appelle aussi robilargue, lisongère, becque-fleur.

Toutes les singularités des volatiles semblent unies dans le toucan. Sa grosseur est à peu près celle d’un ramier ; mais il a les jambes plus longues. Sa queue est courte, bigarrée de bleu turquin, de pourpre, de jaune, et d’autres couleurs, qui font le plus bel effet du monde sur