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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 17.djvu/184

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reflux entre les deux tropiques, ou qui l’y croient du moins presque imperceptible. Le flux ordinaire aux îles de la Martinique et de la Guadeloupe monte à quinze ou dix-huit pouces ; et dans les syzygies, c’est-à-dire les nouvelles et les pleines lunes, il passe de beaucoup deux pieds. L’entrée du port est entre deux récifs et la pointe du morne. Cette pointe, qui est basse et naturellement arrondie, est défendue par quelques pièces de canon.

Le bourg n’était alors composé que de soixante ou quatre-vingts maisons, bâties sur une ligne courbe, qui suivait la figure du golfe ou du port. L’église, qui n’était que de bois et d’une grandeur médiocre, occupait le centre de l’enfoncement. Mais la Trinité s’est considérablement accrue depuis qu’on fabrique dans ce quartier beaucoup de sucre, de cacao, de coton, et d’autres marchandises qui attirent un grand nombre de vaisseaux. D’ailleurs ils ont l’avantage d’y être en sûreté, pendant la saison des ouragans, dans un port très-sûr ; et lorsqu’ils les quittent pour retourner en Europe, ils se trouvent au vent de toutes les îles, ce qui leur épargne plus de trois cents lieues qu’ils auraient à faire pour aller chercher le débarquement ordinaire de Saint-Domingue ou de Porto-Rico.

À l’occasion des descentes que les habitations peuvent craindre en temps de guerre, Labat nous apprend de quelle manière on cache ce qu’on veut sauver : si ce sont des meubles ou