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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/123

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ton de mouches gelées ensemble. Ces insectes remuèrent bientôt près du feu. On les remit à l’air froid, où ils retombèrent dans leur mort apparente, et tout ce qu’on fit ensuite fut inutile pour les en faire sortir. Plusieurs autres animaux, qui disparaissent en hiver, tombent apparemment dans le même état. Il est fort commun en hiver, dans les habitations septentrionales de l’Amérique, de trouver sur le bord des lacs, dans des trous et parmi les racines des arbres, quantité de grenouilles gelées, dont la chair est aussi dure que la glace même, et qui, étant dégelées par une chaleur douce, reviennent à la vie, et commencent à marcher ; mais, lorsqu’on les fait geler une seconde fois, il devient impossible de les faire revivre.

Les oiseaux qui passent en plus grand nombre au printemps, pour aller faire leurs petits vers le nord, et qui reviennent vers les pays méridionaux en automne, sont les cygnes, les oies, les canards, les sarcelles et les pluviers ; mais les aigles, les corbeaux, les corneilles, les chouettes, les faucons, les mouettes, les perdrix et les faisans passent l’hiver dans le pays, au milieu des neiges et des glaces. Dans les rivières on trouve, en toutes saisons, des carpes, des truites, des esturgeons, et deux excellentes sortes de poissons, dont l’une, fort connue dans les lacs de la Nouvelle-France, est nommée par les Français poisson blanc, et par les Anglais comme par les Esquimaux, titymagg. L’autre, qui s’appelle muthay, ne