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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/168

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aujourd’hui elle n’a plus qu’une justice ordinaire, avec un lieutenant-général pour chef.

À l’extrémité du lac Saint-Pierre, on voit un grand nombre d’îles de différentes grandeurs, qui se nomment les îles de Richelieu ; et sur la gauche, en remontant de Québec, on en trouve six autres qui bordent une anse assez profonde, où se décharge une belle rivière, dont la source est au voisinage de la Nouvelle York. Les îles, la rivière et tout le pays qu’elle arrose portent le nom de Saint-François. Toutes ces îles étaient autrefois remplies de cerfs, de daims, de chevreuils et d’orignaux qui ont disparu. On pêche d’excellens poissons dans la rivière de Saint-François. L’hiver on fait des trous dans la glace pour y passer des filets de cinq ou six brasses de long, qu’on retire ordinairement chargés de bars, de poissons dorés, d’achigans, et surtout d’une espèce de brochets nommés masquinongés, qui ont la tête plus grosse que celle des nôtres, et la gueule sous un museau recourbé. Les sauvages du canton sont des Abénaquis, parmi lesquels il se trouve quelques Algonquins, des Sokokis et des Mahingans, plus connus sous le nom de Loups, qui étaient autrefois établis sur la rivière de Manhate, dans la Nouvelle York, et qu’on en croit même originaires. Les Abénaquis sont venus à Saint-François des côtes méridionales de la Nouvelle Angleterre. Leur premier établissement, dans cette transmigration, fut près d’une petite rivière qui se joint