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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/19

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sent et qu’ils expliquent tous à leur gré. Ils ont une mortelle aversion pour toutes sortes de taxes : leur charité ne se dément jamais pour les étrangers. Un voyageur qui passe par l’une ou l’autre de ces deux villes peut s’arrêter dans la première maison avec autant de liberté que dans une hôtellerie, et s’assurer d’y être bien traité. La principale occupation des habitans est de nourrir des bestiaux, et de faire du beurre et du fromage, deux marchandises qui les ont enrichis. »

Les productions naturelles de la Nouvelle-Angleterre ne diffèrent point assez de celles de la Virginie pour demander un article particulier ; mais on ne se dispensera point de quelques éclaircissemens sur son administration : elle paraîtra curieuse, si l’on considère la variété de religions et d’intérêts qui règne dans toute la colonie.

On a vu que le premier établissement s’était formé avec une sorte d’indépendance, et sans autre rapport à la couronne que celui d’une soumission vague, qui consistait à reconnaître les rois d’Angleterre pour souverains. Cependant deux chartes ou deux ordonnances envoyées successivement par la cour furent reçues avec respect, parce qu’elles furent trouvées favorables, et devinrent les fondemens d’une administration plus régulière. Le gouverneur, qu’on nomme général, quoique les colonies de Connecticut et de Rhode-Island ne soient pas renfermées dans sa commission,