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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/220

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corriger les fautes passées, on ne se règle ordinairement que sur le premier succès. »

En partant du village des Ouyapas, l’observateur alla camper, le 3 décembre, un peu au-dessous de la première embouchure de la rivière des Akansas, qui n’a pas plus de cinq cents pas de large. Le lendemain il passa la seconde, qui est beaucoup plus étroite ; et, le 5, il se trouva devant ce qu’on nomme la Pointe coupée : c’était autrefois une pointe assez haute, qui avançait dans le fleuve du côté de l’ouest, et dont il a fait une île ; mais jusqu’à présent le nouveau canal n’est praticable que dans les grandes eaux. D’ici à la principale branche de la rivière des Akansas, on compte vingt-deux lieues, quoiqu’il n’y en ait pas dix en droite ligne ; mais le fleuve serpente beaucoup pendant soixante-dix lieues entre le village des Ouyapas et la rivière des Yasous. L’observateur entra, le 9, dans cette rivière, dont l’embouchure n’a pas plus d’un arpent de large, nord-ouest et sud-est. Ses eaux sont rousses et malsaines. M. Bizart, né en Canada d’un père suisse, major de Mont-Réal, avait bâti depuis peu un fort sur cette rivière, à trois lieues du fleuve ; ensuite, reconnaissant qu’il aurait pu choisir un lieu plus commode, il pensait à transférer son établissement une lieue plus loin, dans une fort belle prairie, lorsque ce dessein fut interromp par sa mort. La compagnie avait alors dans ce poste un magasin, comme aux Akansas ; mais le fort et le terrain appartenaient à des