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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/23

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la plus propre à répandre et perpétuer la politesse dans toutes les habitations de la colonie.

Il reste si peu d’Indiens dans la juridiction de la Nouvelle-Angleterre, et ceux qui s’y trouvent établis ont pris si généralement l’habit, les mœurs, les usages, la religion et la langue des Anglais, qu’on ne les distingue plus dans le dénombrement total des habitans. Cependant ils conservent leurs anciens noms.

Quant aux forces des Indiens de la Nouvelle-Angleterre, on assure que la dixième partie de la milice anglaise suffirait pour les précipiter tous dans leurs lacs, ou pour les détruire jusqu’au dernier. Ils ne sont que les valets des plantations, vivant, comme les pauvres dans nos paroisses, du paiement de leurs services ou des libéralités gratuites de ceux qui les emploient. La plupart, sans excepter ceux qui ont embrassé le christianisme, sont d’une paresse qui les rend fort ennemis du travail.

À mesure que l’église anglicane a pris le dessus sur les autres religions, elle s’est livrée à toute sorte d’emportemens contre les non-conformistes, et les effets en ont quelquefois été sanglans. Les quakers, surtout, les puritains et les antimoniens, ont été persécutés avec fureur. Ce zèle anglican s’est étendu jusqu’aux sorciers. Les monumens de cette démence sont authentiques et incontestables, et il faut en rapporter quelques-uns pour féliciter les An-