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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/230

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lieue plus loin, on en rencontrait un autre dont les édifices ne consistaient encore qu’en quelques huttes couvertes de feuilles. L’observateur augura mal de ces deux concessions, parce que les hommes, dit-il, manquaient au travail, et l’amour du travail aux hommes. Il ne parle pas avec plus d’éloge d’un troisième établissement nommé le Bâton-Rouge, à trois lieues du dernier.

Onze lieues au delà on trouve les Bayagoulas, dont le village était anciennement fort peuplé : il n’en reste que les ruines depuis que la petite-vérole ayant fait périr une partie de ses habitans, les autres se sont éloignés ou dispersés. On avait formé, dans le beau terrain qu’ils occupaient, un établissement où les mûriers blancs étaient plantés à la ligne ; on y faisait déjà de fort belle soie. Le tabac et l’indigo y étaient cultivés avec le même succès. Enfin l’observateur donne cette concession pour modèle.

Il en partit le 3 janvier 1722 ; et, vers dix heures du matin, il arriva au petit village des Oumas, qui est à la gauche du fleuve, et qui contient quelques maisons françaises : le grand village de la même nation est un quart de lieue plus loin dans les terres. Deux lieues au-dessus du petit, le fleuve s’est creusé sur la droite, où sa pente le porte toujours, un canal qu’on nomme la fourche des Sitimichas, et qui, avant de porter ses eaux à la mer, forme un assez grand lac : la nation américaine de ce nom est presque entièrement détruite. À six lieues des