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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/270

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encore plus de la difficulté des accens ; que souvent deux mots composés des mêmes caractères ont des significations toutes différentes ; qu’à la vérité, le P. Chaumont, après avoir passe cinquante ans parmi les Hurons, a composé une grammaire de leur langue ; mais qu’un missionnaire est heureux lorsqu’avec ce secours même, et dix ans de travail, il parvient a parler élégamment le huron.

« Chaque nation sauvage, dit encore le P. Rasles, a sa langue particulière, quoiqu’elles puissent venir toutes d’une même source. Ainsi les Abenakis, les Hurons, les Iroquois, les Algonquins, les Illimois, les Miamis, etc., ont chacun la leur. On n’a point de livres pour les apprendre ; et quand on en aurait, l’usage est le seul maître qui puisse nous bien instruire. Comme j’ai travaillé dans quatre missions de sauvages différens, qui sont les Abenakis, les Algonquins, les Hurons et les Illinois, et que j’ai appris ces différentes langues, j’en veux donner un exemple, pour faire connaître le peu de rapport qu’elles ont entre elles. Je choisis la première strophe de l’hymne ô salutaris hostia. Telle en est la traduction dans ces quatre langues :

abenakise.

Kighist 8i-nuanur8inus
Spem kik papili go ii damek
Nemiani 8i k8idan ghabenk

Taha saii grihine.