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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/275

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être confondues. Chacune a son chef séparé ; et dans les affaires qui intéressent toute la nation, ces chefs se réunissent pour en délibérer. Chaque tribu porte le nom d’un animal, et la nation entière a aussi le sien, dont elle prend le nom, et dont la figure est sa marque ; c’est ce que La Hontan nomme les armoiries des sauvages. On ne signe les traités qu’en traçant les figures de ces animaux, aussi long-temps du moins que des raisons particulières n’obligent point d’en substituer d’autres. Ainsi la nation huronne est la nation du porc-épic ; sa première tribu porte le nom de l’ours, ou, suivant quelques autres voyageurs, celui du chevreuil. La seconde et la troisième tribu ont pris pour leurs animaux le loup et la tortue. Enfin, chaque bourgade ayant le même usage, c’est apparemment cette variété qui a causé quelques différences dans les relations. D’ailleurs il faut observer qu’outre ces distinctions de tribus et de bourgades par les animaux, il y en a d’autres qui ont leur fondement dans quelque usage ou dans quelque événement particulier. Les Hurons Tonnontatés, qui sont de la première tribu, s’appellent ordinairement la Nation du Pétun ; et le P. Charlevoix cite néanmoins un traité où ces sauvages, qui étaient alors à Michillimakimac, ont mis pour leur marque la figure d’un castor. La nation iroquoise a les mêmes animaux que la huronne, dont quelques-uns la croient une colonie, avec cette différence que la famille de la tortue y