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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/302

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mières extraordinaires sur ce point, les filles ont peu d’empressement pour le mariage, parce qu’il leur est permis d’en faire l’essai autant qu’elles le désirent, et que la cérémonie des noces ne change leur condition que pour la rendre plus dure. On remarque beaucoup de pudeur dans la conduite des jeunes gens pendant qu’on traite de leur union. Quelques relations assurent qu’en plusieurs endroits ils passent d’abord une année entière dans une parfaite continence, pour faire connaître qu’ils ne se sont épousés que par amitié ; et qu’on montrerait au doigt une jeune femme qui serait enceinte la première année de ses noces. Le P. Charlevoix conclut de cet exemple de force « qu’on doit avoir peu de peine à croire tout ce qu’on raconte de la manière dont les jeunes gens se comportent pendant la recherche, où il leur est permis de se voir en particulier. Quoique l’usage leur accorde de très-grandes privautés, on prétend que, dans le plus pressant danger où la pudeur puisse être exposée, et sous les voiles mêmes de la nuit, il ne se passe rien, il ne se dit pas une parole dont la plus austère bienséance puisse être blessée. »

Nos voyageurs s’accordent peu sur les préliminaires et les cérémonies du mariage ; ce qui vient apparemment de la variété des coutumes. C’est l’époux qui fait les présens, et rien ne manque au respect dont il les accompagne. Dans quelques nations, il se contente d’aller