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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/304

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services qu’elles doivent à leurs maris, de fournir à tous les besoins de leurs parens : il juge que ce dernier devoir ne regarde que ceux auxquels il ne reste personne pour leur rendre les mêmes offices, et que leur âge ou leurs infirmités mettent hors d’état de s’aider eux-mêmes.

Les maris ont aussi leur partage. Outre la chasse et la pêche, deux devoirs qui durent toute leur vie, ils sont obligés de faire d’abord une natte pour leur femme, de lui bâtir une cabane, ou de réparer celle qu’ils doivent habiter ensemble, et tandis qu’ils n’ont pas d’autre demeure que celle du beau-père, d’y porter tout le fruit de leur chasse. Dans les cantons iroquois, la femme ne quitte point sa cabane, parce qu’elle en est censée maîtresse, ou du moins héritière : chez d’autres nations, après un an ou deux de mariage, elle ne doit pas demeurer avec sa belle-mère.

La plupart des femmes sauvages mettent leurs enfans au monde sans peine, et même sans secours. Cependant il leur arrive quelquefois de souffrir beaucoup ; et le P. Charlevoix rapporte à cette occasion un usage qui, selon lui, n’aurait peut-être pas moins de succès en Europe. On avertit les jeunes gens du village, qui tout d’un coup, et lorsque la malade y pense le moins, viennent pousser de grands cris à sa porte ; la surprise lui cause un saisissement qui est bientôt suivi d’une heureuse délivrance. Ce n’est jamais dans leur propre