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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/313

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laines avec une bordure en poil de porc-épic, qu’elles peignent de différentes couleurs. Les berceaux de leurs enfans sont parés aussi de divers colifichets : ils sont d’un bois fort léger, avec deux demi-cercles de bois de cèdre à l’extrémité d’en haut, pour les pouvoir couvrir sans toucher à la tête de l’enfant.

Outre les soins domestiques et la provision de bois, les femmes sont presque toujours chargées seules de la culture des champs. Aussitôt que les neiges sont fondues, et que les eaux achèvent de s’écouler, elles commencent à préparer la terre. Une sorte de bêche dont le manche est fort long leur sert à la remuer. Les grains dont ces peuples font usage ne sont que des grains d’été. On prétend même que la nature du terroir ne permet pas d’y rien semer avant l’hiver, ce qu’on peut attribuer à l’abondance des neiges, qui feraient tout pourir dans leur fonte. Quelques-uns jugent que le froment qu’on recueille en Canada, quoique originairement venu de l’Europe, a contracté avec le temps la propriété des grains d’été, qui n’ont pas assez de force pour germer plusieurs fois, comme il arrive à ceux que nous semons dans les mois de septembre et d’octobre. Les fèves se sèment avec le maïs, dont la tige leur sert d’appui. Ce légume vient apparemment de France, puisqu’il ne diffère en rien du nôtre. Nos pois ont acquis dans ce terrain un degré de bonté fort supérieur à celui qu’ils ont en Europe.

Les femmes s’aident mutuellement dans le