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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/333

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grand nombre, et ceux des sauvages qui semblent affecter de les contrefaire. Après l’immolation, les viandes sont cuites dans les chaudières, offertes aux génies et mangées ; ensuite on brûle les os. Cependant les jongleurs ne cessent point de ressusciter de faux morts ; et la cérémonie se termine par des présens que chacun fait à ces imposteurs.

Depuis le moment où la guerre est résolue, jusqu’au départ des guerriers, on passe les nuits à chanter, et les jours à faire des préparatifs. On envoie chanter la guerre chez les voisins et les alliés qu’on a déjà disposés par des négociations secrètes. Si la marche doit se faire par eau, on construit ou l’on répare les canots ; si c’est en hiver, on se fournit de raquettes et de traîneaux. Les raquettes, sans lesquelles on ne peut voyager sur la neige, ont environ trois pieds de long et quinze ou seize pouces dans leur plus grande largeur ; leur forme est ovale ; excepté que le derrière se termine en pointe. De petits bâtons qui les traversent à cinq ou six pouces des deux bouts, servent à les affermir, et celui du devant est comme la corde d’une ouverture en arc, où l’on met le pied, qu’on y assujettit avec des courroies. Le tissu de la raquette est de lanière de cuir, large de deux lignes ; et le contour est d’un bois léger, durci au feu. On ne peut se servir de cette chaussure sans tourner un peu les genoux en dedans, et sans tenir les jambes écartées ; ce qui est d’abord assez gênant : mais l’habitude y fait trou-