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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/335

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un profond silence, et la même discipline s’observe chaque jour au matin, lorsqu’on se remet en marche. Les femmes ont pris les devans avec les provisions ; aussitôt que les guerriers les rejoignent, ils leur remettent leurs robes, et demeurent presque nus, autant du moins que la saison le permet.

Autrefois les armes de ces peuples étaient l’arc et la flèche, avec une espèce de javelot armé de pointes d’os, et le macanas ou le casse-tête, qui était une petite massue de bois très-dure, dont la tête était ronde, mais tranchante d’un côté. La plupart n’avaient aucune arme défensive ; et s’ils attaquaient un retranchement, ils ne se couvraient le corps que de petites planches légères, ou d’un tissu de jonc ; ils employaient même alors des cuissarts et des brassarts de même matière. Mais cette armure n’étant point à l’épreuve des armes à feu, ils y ont renoncé, sans avoir rien trouvé à lui substituer. Les sauvages occidentaux se servent toujours de boucliers de peau fort légers, et capables de résister aux balles : on s’étonne que les autres nations n’aient pas pris d’eux cet usage. Lorsqu’ils peuvent se procurer des fusils, de la poudre et du plomb, ils abandonnent leurs flèches, et tirent très-juste. On s’est repenti plus d’une fois de leur en avoir donné dans le commerce, et l’on accuse les Hollandais d’avoir commence pendant qu’ils étaient en possession de la Nouvelle-York.

Les sauvages ont des enseignes pour se re-