Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

flèche ou de balle, avant de s’être jeté à l’eau, parce qu’il ne revient point au-dessus lorsqu’il meurt d’une blessure. Ainsi les méthodes communes sont celles de la trappe et de la tranche.

Quoique ces animaux aient fait leurs provisions pour l’hiver, ils ne laissent point de faire quelques excursions dans les bois pour y chercher une nourriture plus fraîche et plus tendre. Les sauvages dressent des trappes sur leur chemin, à peu près telles que nos 4 de chiffre, et mettent pour amorce des petits morceaux de bois tendre et fraîchement coupé. Le castor n’y a pas plus tôt touché, qu’il lui tombe sur le corps une grosse bûche qui lui casse les reins ; et le chasseur qui survient l’acheve sans peine. La tranche demande plus de précaution. Lorsque l’épaisseur de la glace est d’un demi-pied, on y fait une ouverture avec la hache. Les castors ne manquent point d’y venir pour respirer avec plus de liberté : on les y attend ; on remarque même leur approche au mouvement qu’ils donnent à l’eau, et rien n’est plus facile que de leur casser la tête au moment qu’on la découvre. Si l’on ne veut point être aperçu de l’animal, on jette sur le trou de la bourre de roseaux ou des épis de typha ; et lorsqu’il est à portée, on le saisit par une pate, on le jette sur la glace, et quelques coups l’assomment avant qu’il soit revenu de son étourdissement. Si la cabane est proche de quelque ruisseau, il en coûte encore moins. On coupe la glace en