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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/40

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trouve Philadelphie, plus digne du nom de capitale par le plan de sa fondation que par le nombre actuel de ses maisons et de ses habitans. Dans les vues de Penn, elle aurait mérité d’être celle d’un grand empire. Quoiqu’elles n’aient point été remplies, on ne laisse pas de la représenter comme une grande ville, fort avantageusement située entre deux rivières navigables, la Delaware et le Skuylkill ; mais elle était tracée pour former un carré long d’environ deux milles, d’une rivière à l’autre. Elle devait avoir huit rues de cette longueur, coupées à angles droits par seize autres rues d’un mille, toutes d’une belle largeur, et bordées de magnifiques maisons. On avait laissé des espaces convenables pour les marchés et d’autres places publiques, pour les églises, les écoles, les hôpitaux, les quais et les magasins. Il paraît même que ce plan n’a pas été tout-à-fait négligé dans les édifices qu’on y a faits, et qui se multiplient de jour eu jour. On assure du moins que deux des faces de la ville sont achevées, l’une à l’est, vers la rivière de Skuylkill, et l’autre à l’ouest, vers la Delaware, qui est large ici de deux milles. La rue qui borde le Skuylkill a déjà trois quarts de mille de long ; les maisons y sont belles, les magasins en grand nombre, et les quais commodes. On juge aisément que le reste de l’espace est employé en beaux jardins. Mais le principal avantage de Philadelphie est la rivière de Delaware, où les vaisseaux peuvent mouiller sur