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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/75

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gleterre et l’Espagne eurent de si fâcheuses conséquences en Amérique, que les Anglais s’y crurent autorisés à garder moins de ménagemens pour la colonie espagnole de Saint-Augustin. Ils l’attaquèrent ; ils furent repoussés avec perte ; et les Espagnols ayant porté la guerre à leur tour dans la Nouvelle Géorgie, ils poussèrent leurs entreprises avec plus de succès. Mais la tyrannie des propriétaires produisit des effets encore plus funestes. Les abus amenèrent le découragement, et la colonie a langui jusqu’au moment où la métropole y a établi le même gouvernement qu’à la Caroline.

Terminons ce qui regarde les colonies anglaises sur le continent américain par quelques observations générales, d’autant moins suspectes qu’elles sont d’un étranger et d’un catholique qui visita ce pays en 1745.

« Ce ne sont pas seulement les côtes, dit Ulloa, qui sont habitées et peuplées d’Anglais ; tout l’intérieur du pays, à plus de cent milles de la mer, l’est également. On n’y rencontre que des villes, des bourgades, des villages et des maisons de campagne. Tout est défriché, cultivé, fertile. Ainsi cette laborieuse nation jouit du fruit de son travail, et ne cesse de cultiver la terre sans se reposer, comme d’autres, sur de vaines idées de fertilité naturelle du pays. Boston, capitale de la Nouvelle Angleterre, est si grande, si bien bâtie, si opulente, qu’elle peut être comparée aux plus florissantes villes de l’Europe.