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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/85

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des glaces et des neiges, c’est un spectacle qui cause la plus étrange surprise et le plus délicieux plaisir. L’air, quoique plus proche du soleil que celui de Londres, qui n’est qu’à 51°, est d’un froid excessif pendant neuf mois. Les trois autres sont chauds, mais tempérés par les vents du nord-ouest. Le terrain, à l’est comme au couchant, ne produit aucune sorte de grain. Vers la rivière de Rupert, il donne quelques fruits, tels que des groseilles et des fraises.

Les marchandises dont on tire le meilleur parti dans la baie, sont des fusils, la poudre à tirer, le plomb, les draps, les haches, les chaudrons et le tabac, qu’on y troque avec les Indiens pour diverses pelleteries. Ceux-ci donnent pour un fusil dix bonnes peaux de castor ; une peau pour la demi-livre de poudre ; une pour quatre livres de plomb ; une pour chaque hache ; une pour huit grands couteaux ; une pour la demi-livre de grains de verre ; six pour un habit de bon drap ; six pour la livre de tabac ; une pour une grande boîte à poudre, ou pour deux petites ; une pour chaque livre de fonte dans un chaudron ; deux pour un miroir et pour un peigne. L’auteur de la relation donne à juger, sur ce compte, quels durent être les premiers gains de la Compagnie : il les fait monter à trois cents pour cent.

L’hiver y est extrêmement froid. Il commence vers la Saint-Michel, et ne finit guère avant le mois de mai. Au mois de décembre,