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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/108

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gres qui vont à la chasse de ces animaux leur tirent des flèches empoisonnées ; et lorsqu’ils les tuent, ils coupent l’endroit où la flèche a touché, et vident le corps de ses boyaux pour en manger la chair. Des chasseurs, qui avaient blessé un éléphant, furent surpris de le voir marcher et se nourrir sans aucun ressentiment de sa blessure. Ils cherchaient la cause de ce prodige, lorsqu’ils le virent s’approcher de la rivière et prendre dans sa trompe quelque chose qu’il mangeait avidement. Ils trouvèrent, après son départ, que c’était un sel blanc qui avait le goût de l’alun. Un autre éléphant, qu’ils blessèrent encore, s’étant guéri de la même manière, les Portugais, qui sont dans une défiance continuelle du poison, firent diverses expériences de ce sel, et le reconnurent pour un des plus puissans antidotes qui aient jamais été découverts. Que le poison soit intérieur ou extérieur, une dragme de sel de Nougnez, délayée dans de l’eau chaude, est un remède spécifique.

Brue, dans un voyage à Cayor, fit une découverte d’un autre genre, qui doit surtout intéresser les femmes, que dans tous les pays le soin de leur beauté occupe plus ou moins. Il vit une Négresse qui avait les dents d’une blancheur surprenante. Brue lui demanda quelle était sa méthode pour les conserver si belles. Elle lui dit qu’elle se les frottait avec un certain bois dont elle lui donna quelques morceaux. Ce bois se nomme ghélèle. Il croît