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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/131

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l’or qu’ils apportaient au Sénégal et sur les bords de la Gambie.

Il fit par terre son premier voyage du fort Saint-Joseph, en droite ligne, jusqu’à celui de Saint-Pierre sur la rivière de Falémé. Il en fit un second, en suivant le bord oriental de cette rivière, depuis Onnéca jusqu’à Nayé. Dans le troisième, il traversa le pays, depuis Babaiocolam sur le Sénégal, jusqu’à Netteko et Tombaaoura, lieux qui sont au centre de Bambouk et voisins des mines les plus riches. Ainsi, dans l’espace d’un an et demi qu’il mit à voyager dans ce royaume, il le visita de tant de côtés différens, qu’il paraît n’avoir laissé aucun endroit à parcourir. Il porta ses observations sur tous les objets qui se présentèrent dans sa route, avec l’exactitude dont son génie le rendait capable, autant pour satisfaire sa curiosité que pour répondre aux espérances de la compagnie qui l’employait.

La sagesse de sa conduite et ses présens lui gagnèrent aisément l’estime du farim ou chef de Caïnoura, voisin du fort Saint-Pierre, qui le prit moins pour un agent de la compagnie que pour un artiste curieux dont le but était de s’instruire. Il le fit conduire par son propre fils jusqu’à Sambanoura, dans le royaume de Coutou. On y fut extrêmement surpris de voir un blanc ; mais on ne le fut pas moins de la hardiesse de cet étranger, et les Nègres l’auraient fort mal reçu s’il n’avait eu pour