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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/140

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soit si rempli de mines qu’on ne pourrait les marquer toutes dans une carte sans y mettre trop de confusion, il est certain que ce canton de Bambouk remporte sur tous les autres en richesses.

Ces mines sont environnées de montagnes hautes, nues et stériles. Les habitans du pays, n’ayant pas d’autres commodités que celles qu’ils se procurent avec leur or, sont obligés d’y travailler avec plus d’application que leurs voisins. Le besoin sert d’aiguillon à leur industrie. On trouve dans cet espace des trous qui n’ont pas moins de dix pieds de profondeur ; ce qui doit paraître merveilleux pour ces peuples qui n’ont ni échelle, ni machines. Ils avouent tous qu’à la profondeur où ils s’arrêtent, l’or se trouve en plus grande abondance qu’à la surface. Lorsqu’ils rencontrent quelque veine mêlée de gravier, ou de quelque substance plus dure, l’expérience leur a fait comprendre qu’il faut briser la marcassite pour en tirer l’or. Ils en lavent les fragmens, et rassemblent ainsi ce qui frappe leurs yeux. Qui ne conçoit pas qu’avec plus d’industrie ils en tireraient infiniment davantage ? Ajoutons qu’ils n’ont jamais été capables de pénétrer jusqu’aux principales veines.

Toutes ces terres sont argileuses et de différentes couleurs, comme blanc, pourpre, vert de mer, jaune de plusieurs nuances, bleu, etc. Les Nègres de ce canton remportent sur tous les autres pour la fabrique des cassots ou têtes de pipes. On voit briller de tous côtés dans