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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/149

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croît en abondance et sans culture dans le pays de Galam. Les Nègres n’en font aucun usage. Leurs femmes même, qui aiment beaucoup les odeurs et qui sont passionnées pour les clous de girofle, dont elles portent des paquets autour du cou, négligent cette graine, pour la seule raison, peut-être, qu’elle est fort commune ; car, lorsqu’elle est cueillie avec soin, elle rend une odeur de musc fort agréable. Il est vrai que cette odeur, se dissipe ; mais elle peut être renouvelée avec de la graine fraîche.

Lorsque l’ambrette se trouve dans un riche terroir, et qu’elle rencontre un arbre auquel elle puisse s’attacher, elle s’élève jusqu’à six ou sept pieds de hauteur ; sans ce secours, elle rampe sur la terre, et ne s’élève à la fin que d’environ deux pieds. Cette plante est velue dans plusieurs de ses parties ; ses feuilles sont dentelées ; et quoique l’échancrure ne soit pas fort profonde, elle forme des angles si aigus, qu’on les croirait capables de piquer. Leur couleur est un vert brillant au-dessus, et plus pâle au-dessous. Ses fleurs, semblables à celles de l’arbrisseau connu sous le nom d’althea des jardiniers ou de mauve en arbre, sont d’un jaune d’or fort brillant, avec le fond pourpre. Il leur succède des capsules pyramidales, à cinq angles, d’abord d’un vert pâle, ensuite brun et presque noir dans sa maturité. Ce fruit contient quatre petites semences grises, plates d’un côté, et d’une odeur