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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/183

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royaume de Barsalli, elle est ordinairement disputée par les enfans du roi mort, et c’est au plus fort qu’elle demeure.

On peut prendre une grande idée de leur adresse à dompter et à manéger les chevaux, si l’on en juge par ce que raconte Moore d’un des princes de Barsalli qu’il nomme Haman Sica. Il montait un cheval blanc de lait d’une grande beauté, avec la crinière longue et une des plus belles queues du monde. Les étriers de Haman étaient courts, de la largeur et de la longueur de ses pieds ; de sorte qu’il pouvait se lever facilement et s’y soutenir en courant à toute bride, tirer un fusil, lancer son dard ou sa zagaie avec autant de liberté qu’à pied. Il portait toujours à la main une lance de douze pieds de long, qu’il tenait droite et appuyée par le bas sur son étrier entre ses orteils ; mais, lorsqu’il exerçait son cheval, en lui faisant faire des courbettes, il la secouait au-dessus de sa tête, comme s’il eût été prêt à combattre. Je l’ai vu plusieurs fois, dit Moore, monté sur ce beau cheval, auquel il faisait faire des exercices surprenans ; il le faisait quelquefois avancer quarante ou cinquante pas sur les deux pieds de derrière, sans toucher la terre avec ceux de devant ; quelquefois, lui faisant courber les jambes, il le faisait passer ventre à terre sous les portes des Mandingues, qui n’ont pas plus de quatre pieds de hauteur.

On a déjà vu que les Foulas du Siratik occupent un pays fort étendu, sous le gouverne-