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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/190

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de Baol. Lorsqu’il est question de délibérer sur quelque affaire importante, le roi fait assembler son conseil dans la plus épaisse forêt qui soit près de sa résidence. Là, on creuse dans la terre un grand trou, sur les bords duquel tous les conseillers prennent séance, et, la tête baissée vers le fond, ils écoutent ce que le roi leur propose. Les sentimens se recueillent, et les résolutions se prennent dans la même situation. Lorsque le conseil est fini, on rebouche soigneusement le trou de la même terre qu’on en a tirée, pour signifier que tous les discours qu’on y a tenus y demeurent ensevelis. La moindre indiscrétion est punie du dernier supplice ; ce qui probablement contribue, plus que la cérémonie du fossé, à rendre les secrets impénétrables

L’habillement populaire, dans cette partie de l’Afrique dont nous parlons, consiste dans un pagne qui couvre la ceinture. C’est à peu près l’habillement de toutes les nations nègres, avec quelques variations. Les plus riches y joignent une espèce de chemise de coton fort courte, et dont les manches sont très-larges.

Leur bonnet, quand ils en ont, ressemble au capuchon d’un jacobin. Le peuple marche pieds nus, mais les personnes de qualité ont des sandales de cuir, de la forme de nos semelles de souliers, attachées au gros orteil avec une courroie. Quoique leurs cheveux soient courts, ils les ornent assez agréablement de grisgris, de brins d’argent, de cui-